L’art est une activité humaine qui communique une scène idéale à un public ou à soi-même. Lorsque cette communication résulte en un impact émotionnel positif par son esthétisme et son harmonie, alors l’artiste a atteint son objectif.
Pour arriver à réaliser ce processus de communication, l’artiste utilise des techniques. Dans le cadre des arts martiaux, la technique est une forme d’expression du corps et de l’esprit.
Dans une telle scène interviennent un ou plusieurs adversaires, réels ou imaginaires et un « artiste » qui transforme ladite scène positivement. Une telle chorégraphie est souvent apparentée à la danse.
La technique, planifiée ou spontanée, ne doit jamais dominer la communication qui elle, est la résultante de l’activité. C’est pourquoi, intervient la notion de Ki. Sans Ki, il n’y a pas de communication possible. L’activité est alors physique et mécanique. C’est à ce moment précis que l’art martial devient simplement un sport de combat.
Par contre, une technique réalisée avec Ki transcende les notions physiques de l’activité et procure ainsi au pratiquant l’esthétisme et l’harmonie menant à l’élargissement de la conscience et à la connaissance universelle.
L’esthétisme induit un état de conscience très rapproché de l’esprit. Incidemment, cette transcendance produit des résultats physiques étonnants, car elle actualise les potentialités créatrices et universelles de l’esprit. C’est pourquoi des résultats physiques sont produits, car ils sont issus de l’esprit par lequel toute création est possible.
« Pour créer, le peintre a besoin de peinture, de pinceaux, de toiles. Le sculpteur a besoin de bois, de pierre, de métal et d’outils. Le poète a besoin de mots, d’un crayon et de papier ou d’un ordinateur. Le compositeur a besoin de sons, de notes et papier.
Mais pour celui qui est éveillé à la nature de l’Esprit, l’Univers entier est une toile, et, les mains, les pieds, les émotions et l’intellect, les matériaux. Quand nous sommes libérés des notions esclavagistes comme : « Ceci est ma tête, ceci est mon corps, ceci est mon esprit », chaque moment est une joie dévoilée, mûre et créative.
Au cœur de chacun de nous, il y a créativité et art de vivre. Si la mission de l’artiste est de « rendre l’invisible, visible », comme le disait Léonard de Vinci, le but du Zen est d’apporter dans l’état de conscience à la fois le substrat de l’inconscient et du conscient » (Philip Kapleau).
Des maîtres d’arts martiaux considèrent la calligraphie comme l’art martial suprême en raison de la maîtrise de soi et de la coordination du corps et de l’esprit nécessaire pour transcender la technique afin de communiquer l’esthétisme et l’harmonie. Pour réaliser une telle chose, l’artiste doit d’abord créer l’harmonie en lui-même.
Un art martial véritable rend l’adepte de plus en plus habile et efficace à mesure qu’il le pratique. Ainsi, en vieillissant, on devrait s’améliorer sans cesse au lieu de se heurter à des limites physiques. En ce sens, l’Aïkido pratiqué avec Ki, la peinture et la musique sont des arts véritables.