J’ai produit deux courtes vidéos afin de présenter comment utiliser le corps de lumière dans les pratique liées au Ki. Je me suis servi aussi d’extraits de mon livre « Ki, Le Chemin de l’Éveil » afin d’expliquer le principe du double-obèle (section IX.1, IX.2 [pages 186 à 188]).
Les axes de communication énergétique
Le principe des axes de communication énergétique s’avère l’un des plus grands secrets des arts martiaux. Révéler sa découverte dans cet ouvrage va certainement changer à jamais la face des pratiques liées à l’Aïkido et aux arts martiaux en général.
Son symbole, illustré ci-contre, un double obèle (‡) utilisé anciennement en typographie, connu aussi en Occident sous le nom de « croix de Lorraine », est « la clé de l’action sans effort ».
Les axes représentent les lignes de communication de l’énergie qui passent par le centre des partenaires (le Kikaï-tanden).
Pour générer l’action (l’évènement) sans effort dans la direction du Ki dirigé par Nage, par son processus de prise d’initiative, il suffit d’aligner les axes pour reproduire la configuration du double obèle.
Nage utilisera cette configuration pour mouvoir Uke ou pour le projeter sans effort, c’est-à-dire sans produire de collision.
Le fonctionnement de la clé est d’une simplicité désarmante. De cette simplicité sont pourtant produits des résultats physiques extraordinaires, et à la portée de tous.
Pour démontrer le bien-fondé de cette nouvelle approche peu orthodoxe, quelques exercices d’apprentissage sont présentés dans cette section.
Les axes de communication énergétique passent par le centre (le Kikaï-tanden) situé en avant et au milieu l’abdomen, à quelques largeurs de doigts sous le nombril. Ces axes sont fixes, mais ils se déplacent en suivant les mouvements du corps au niveau du bassin.
Pour se placer dans la même perspective que le partenaire, les axes de communication énergétique doivent s’aligner afin de reproduire le double obèle dans différentes configurations, par exemple (vues en plongée) :
L’alignement des Kikaï-tanden
Une technique bien connue en Aïkido oblige Uke à chuter afin de se soustraire d’une clé qui procède par retournement de la main, vers l’arrière et vers l’extérieur (Shiho-nage). En exécution statique, Nage se retrouve à tenir la main de Uke tel qu’illustré.
Même s’il appert que Uke soit dans une position pour le moins précaire, il pourra étonnamment résister à Nage s’il maintient sa coordination corps – esprit.
Pour débuter l’exercice, les partenaires se positionnent côte à côte dans la direction opposée, tel qu’illustré. Également en état de coordination, Nage tient la main de Uke de sorte que la seule pression ressentie viendra du poids de son bras tombant vers le sol, libre de toute tension.
Nage produira la chute du partenaire sans effort, simplement en tournant ses hanches pour aligner le centre de Uke avec le sien, dans un angle de 90 degrés.
En alignant ainsi les axes de communication énergétique selon la représentation du double obèle, Uke s’affaissera irrésistiblement au sol, instantanément, sans subir de collision, c’est-à-dire de manière harmonieuse.
Lorsque Nage exprime bien son art, Uke sera projeté avec une légèreté extrême, sans ressentir de contrainte. À chaque fois qu’il sera projeté de cette manière, Uke va se demander : « Mais enfin, pourquoi suis-je donc tombé ? »
Démonstration en utilisant le corps de lumière
De bien grands gestes inutiles
Dans la pratique des arts martiaux, on observe souvent une gestuelle plus ou moins justifiée qui parfois peut nuire à l’expression de l’art. On doit donc y prêter attention. Par exemple, dans l’exercice précédent, si Nage place sa main restée libre devant son Kikaï-tanden, la technique risque fort de ne pas fonctionner, même en alignant les axes à 90 degrés.
En effet, le Ki diffusé par la main constitue un geste pouvant perturber la communication énergétique. De fait, en reprenant l’exercice et en se plaçant dans la bonne position, c’est-à-dire dans la position finale précédant immédiatement la projection, Nage enlèvera soudainement sa main demeurée devant le Kikaï-tanden, et Uke s’effondrera aussitôt au sol. Le canal de communication ainsi rétabli aura fait son office.
Ainsi, le simple fait de se placer au bon endroit en respectant le principe des axes de communication énergétique, la projection s’effectuera sans effort. Dans l’exemple suivant, Nage, dont le poignet a été saisi par Uke, va lui abandonner son bras (non-résistance). Nage pourra alors se déplacer aisément et adopter la même position finale que dans l’exercice précédent. Ce faisant, il n’aura qu’à diriger le Ki par le bout de ses doigts vers le bas pour projeter Uke au sol sans effort.
La « Voie du milieu » s’applique en tous points à cette compréhension technique des arts martiaux. En effet, si Nage se déplace trop loin, ou pas suffisamment, de l’alignement requis des axes de communication énergétique, Uke pourra facilement résister et le contrer du simple fait de maintenir, comme il se doit, une profonde coordination corps – esprit.
Il est cependant naturel d’arrêter à l’endroit où une communication s’établit entre les partenaires, c’est instinctif et très viscéral. Pour beaucoup de pratiquants, le mental et l’égo interviennent de diverses façons pour biaiser ce flot naturel de connaissances et de perceptions.
Ainsi, aller trop loin dans le déplacement se traduit par la peur de ne pas en faire suffisamment, la peur de l’échec, la peur de manquer, le désir de posséder l’expérience. C’est le défaut majeur des débutants, ils en font toujours beaucoup trop et surtout de manière « non naturelle ».
Dans le même ordre d’idées, opérer un déplacement insuffisant traduit l’incertitude, l’hésitation du pratiquant devant ses choix et ses convictions, et réprime donc l’expression de soi et du potentiel de Ki.
Par extrapolation, l’effet de ces attitudes et comportements se répercute dans la vie courante du pratiquant. La pratique sert donc à laisser tomber les entraves intrinsèques à la réalisation de soi, afin d’exprimer convenablement son potentiel de Ki dans le monde physique.
Pour ces raisons, la pratique de techniques en mode statique a pour objectif d’inculquer au subconscient la « Voie du milieu » dans la technique. Après l’avoir ainsi démontrée à soi-même, la juste pratique en mode statique pourra évoluer en mode dynamique.
Si l’apprentissage statique a réussi, l’adepte pourra d’instinct établir la communication avec le partenaire en mouvement au moment même où les Kikaï-tanden se croisent. Ce processus s’opèrera sans passer par le processus analytique, de manière naturelle, et sans pensée intrusive pouvant causer l’aliénation du pratiquant.
Expédier le partenaire au sol
Une autre façon d’expérimenter l’effet des axes de communication énergétique consiste à placer une main sur l’épaule du partenaire près du cou et en pointant vers le sol, tel qu’illustré.
Encore une fois, il s’agit simplement d’utiliser le poids du bras tombant vers le sol libre de toute tension physique comme seule pression sur l’épaule de Uke. Lorsque Nage tournera ses hanches pour aligner les axes à 90 degrés comme dans l’exercice précédent, Uke s’affaissera au sol sans subir de collision.
Démonstration en utilisant le corps de lumière
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