KUMI WAZA*
Les techniques martiales illustrées constituent un petit curriculum de base de techniques d’Aïkido,[1] appelées Kumi Waza, pouvant se pratiquer sans restriction physique importante jusqu’à un âge très avancé.
Ainsi, dans le rôle de Nage, on ne retrouve pas de techniques qui nécessitent par exemple de soulever un partenaire, d’utiliser la force d’un déhanchement ou toute autre manœuvre nécessitant l’utilisation indue de force musculaire.
Concernant les chutes, il est vrai qu’elles impliquent parfois pour Uke de subir des vols planés sur quelques mètres de distance, mais point n’est besoin de devenir cascadeur pour pratiquer l’Aïkido. Il suffit de sortir des traditions des arts martiaux. En effet, les pratiquants de tous âges peuvent encaisser de telles chutes en toute sécurité en étant projetés sur d’épais matelas moelleux comme ceux utilisés pour les mêmes raisons en athlétisme. Cela permet aussi de rassurer Nage qui peut alors exprimer de grands déploiements de Ki sans risquer de blesser Uke accidentellement.
Pour conduire à une bonne compréhension de l’art martial, les techniques illustrées doivent être exécutées en respectant à la lettre les principes d’Aïkido expliqués dans la deuxième partie du livre (« L’univers unifié et les principes d’Aïkido » : chapitres V à X), c’est-à-dire en les exécutant en tenant compte des connaissances sur le Ki.
Il y a cependant deux points très importants auxquels on doit prêter une attention plus particulière, soit : maintenir la coordination corps – esprit (voir chapitre VI : « Coordonner le corps et l’esprit en diffusant le Ki universel » [p. 135]) et ; respecter l’alignement des Kikaï-tanden (voir section IX.1 : « Le principe du double obèle » [p. 186]).
Toutes les techniques doivent s’exécuter avec succès de manière statique avant d’être tentées de manière dynamique. Évidemment, aucun livre ne saurait remplacer un instructeur qualifié. En l’absence d’un tel instructeur, je vous invite tout de même à suivre mon exemple en laissant l’Univers vous guider et devenir votre maitre. Après tout, ce qui est à la portée d’un homme est à la portée d’un autre si ce dernier y investit correctement son esprit.
Rappelez-vous qu’une technique bien exécutée reflète l’harmonie et la maitrise de la coordination corps – esprit. L’exécution d’une technique doit être fluide, c’est-à-dire exempte de tension malgré les attaques foudroyantes et structurées de Uke. Pour ce faire, on doit aligner les Kikaï-tanden selon le principe du double obèle.
Les flèches des illustrations indiquent les mouvements d’énergie précédant les mouvements du corps. Notons que chacune des techniques présentées ici peut faire l’objet de nombreuses variations subtiles ou importantes. On peut également dans de nombreux cas, changer d’attaque pour appliquer une même technique, et inversement, appliquer diverses techniques pour une même attaque.
Les techniques de base ainsi présentées sont qualifiées de « grands cercles », car elles enseignent aux pratiquants la compréhension de l’Art en utilisant de grands mouvements, forçant ainsi un important déploiement de Ki (voir chapitre V : « Ki et Aïkido, le secret des arts martiaux », [p. 128]).
Avec la pratique, cette maitrise des grands cercles conduira l’adepte à la maitrise des « petits cercles », soit l’application des techniques de manière toujours plus subtile et compressée, et basée davantage sur l’extériorisation du potentiel de Ki, plutôt que sur les mouvements du corps. Cela démontre encore une fois l’étendue du domaine d’étude relié au Ki et à l’Aïkido.
Un complément d’information est présenté pour chaque technique sous l’appellation « indices de succès ». Le nom de chaque technique présentée utilise le langage japonais. Ce n’est pas indispensable, mais cela permet de nommer de manière succincte la technique. Aussi, il s’avère pratique d’utiliser un langage de base commun pour faciliter la communication lors d’échanges avec d’autres pratiquants.
En japonais, on nomme la technique en commençant par l’attaque, suivie par la méthode de défense qui sera appliquée, puis on termine, le cas échéant, avec la spécificité de la technique.
Finalement, toutes les techniques martiales présentées dans cet ouvrage peuvent également se pratiquer seul. Ceci, à condition que l’adepte les ait pratiquées préalablement et correctement avec un partenaire. Ainsi, les techniques martiales pratiquées avec un attaquant imaginaire s’exécutent avec précision à la manière d’un lent ballet rappelant l’exécution des Katas de Tai Chi. Cette approche peu orthodoxe de l’Aïkido, et de diffusion du Ki, permet de raffiner la maitrise de l’Art à un niveau extraordinairement élevé.
[1] Note : Un film documentaire de 1958 (« Rendez-vous with adventure »), tourné à l’époque où O’Sensei Morihei Ueshiba et Sensei Koichi Tohei enseignaient l’Aïkido au Dojo Hombu de Tokyo, rapporte que l’art martial eut alors été constitué de 2664 techniques à part entière.
La qualité des attaques
*** Pour porter un atémi, on doit impérativement coordonner le corps et l’esprit, sans quoi l’attaque n’offrira aucun défi à celui qui applique une technique (Nage). L’attaquant, (Uke) produit le mouvement corporel qui comporte une onde, une spirale et une translation. Ce qui initie le départ de la manœuvre s’avère la contrepartie de l’atémi atteignant la cible. Par exemple, un coup de poing porté de la main droite est le résultat d’une impulsion initiée de la main gauche qui traversera tout le corps en passant par le Centre. Le poing n’est pas serré, il demeure relaxé en tout temps. Le Ki est diffusé plus loin que le point d’impact. Lors d’un agrippement, Uke tiendra avec Ki sans arrière-pensée.
MENU
- Attaques par saisie d’un poignet du même côté (symétrique) – Katate-dori
- Attaques par saisie d’un poignet du côté opposé (croisée) – Katate-kosadori
- Attaques par saisie d’un poignet à deux mains – Katate-dori ryote-mochi
- Attaques par saisie des deux poignets – Ryote-dori
- Attaques par saisie du vêtement au niveau des épaules – Kata-dori
- Attaques par coups de poing – Mune-tsuki
- Attaques directes du tranchant de la main, de haut en bas – Shomen-uchi
- Attaques par frappes de côté à la tête – Yokomen-uchi
- Attaques par saisies par-derrière – Ushiro-dori
- Attaques par coups de pied – Geri
- Attaques lorsque Nage est dans la position Seiza – Zagi-handachi
- Tanto-dori (attaques au couteau)
- Jo-dori (défenses sur attaques avec un bâton de marche)
- Jo-nage (défense avec un bâton de marche)
- Tachi-dori (attaques au sabre)
Requis de maitriser pour le grade de NIKYU en Aïkido (ceinture bleue) – Le pratiquant doit également maitriser le 1er niveau de coordination corps – esprit (SHOKYU)
Requis de maitriser pour le grade d’IKKYU en Aïkido (ceinture marron) – Le pratiquant doit également maitriser le 2e niveau de coordination corps – esprit (CHUKYU)
Requis de maitriser pour le grade de SHODAN en Aïkido (ceinture noire premier dan) – Le pratiquant doit également maitriser le 3e niveau de coordination corps – esprit (JOKYU)